Dans notre précédente édition, nous nous interrogions sur le décalage existant dans de
nombreux pays entre la perception très répandue parmi les décideurs sanitaires et les scientifiques du risque pandémique et de l’absence de stratégie de préparation à une telle
crise sanitaire.
Le débat se poursuit avec tout d’abord une interview dans le quotidien « Le Monde » de Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations
internationales (IFRI) pour lequel, « de manière fondamentale, la crise actuelle reflète la perte d’une culture du stock au bénéfice d’une culture du flux. L’idée de réserves stratégiques,
mis à part pour le pétrole, semble s’être évaporée ». De leur côté, deux économistes, Pauline Gandré et Camille Cornand, dans The conversation (article en français) nous expliquent comment
les économistes se sont intéressés depuis trente ans au manque de préparation aux crises financières, allant jusqu’à l’hypothèse d’une « myopie au désastre », toute analogie avec la crise
sanitaire actuelle étant fortement conseillée. Enfin, nous vous proposons d’aller à la rencontre de la philosophe Barbara Stiegler, qui voit dans cette crise les conséquences d’une vision
néolibérale de la santé publique.